Alimentation pendant la petite enfance

À retenir

L’allaitement maternel (AM) est la manière optimale de nourrir un nourrisson pendant les six premiers mois de vie. Quand l’allaitement maternel n’est pas possible, les préparations pour nourrissons (laits infantiles) constituent une alternative adaptée à l’allaitement.

L’alimentation dite de complément (AC) est introduite au plus tôt à 4 mois et au plus tard au début du 7ème mois.

Dès l’âge d’une année, l’enfant peut manger comme le reste de la famille.

L’alimentation durant la période de la petite enfance est très importante car elle va influencer la santé future ainsi que les habitudes alimentaires.

Le pédiatre, intervenant central de santé durant la petite enfance, doit être capable d’informer les parents (ou personne responsable de l’enfant) sur les recommandations nutritionnelles pour permettre à l’enfant de développer des habitudes alimentaires saines

Le lait maternel est l’aliment le plus adapté pour le nourrisson durant les six premiers mois de sa vie. Il permet de couvrir la grande majorité des besoins nutritionnels. Les bénéfices de l’AM sont multiples. L’AM permet, par exemple, de fournir des anticorps au nourrisson. Il va aussi influencer la programmation du métabolisme futur et présente notamment un facteur protecteur pour certaines pathologies telles que l’obésité.

Quand l’AM n’est pas possible, les préparations pour nourrissons (laits infantiles) constituent une alternative adaptée.

Les experts recommandent une introduction idéalement de l'AC entre 4 et 6 mois de vie. Avant 4 mois, la maturation rénale est considérée comme insuffisante pour éliminer les déchets liés à l’AC. Le risque de développer des allergies est aussi plus important. De plus, certaines études ont montré que l’introduction de l’AC avant 4 mois est associée à un risque accru de surpoids et d'obésité.

L’alimentation durant la période de la petite enfance a un impact important programmation du métabolisme et notamment le risque ultérieur d'obésité. L'obésité est difficile à inverser une fois établie. Il est essentiel de mettre en place une intervention précoce efficace pour la prévenir.

Le pédiatre, intervenant central de santé durant la petite enfance, doit être capable d’informer les parents (ou personne responsable de l’enfant) sur les recommandations nutritionnelles.

Les principales recommandations pour l’alimentation durant les trois premières années de vie peuvent être retrouvées sur le site suivant développé par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV):

https://bonappetitlespetits.ch/

Flyer avec principales recommandations de l’OSAV:

BLV_Ernährung_Flyer_f_WEB.pdf (sge-ssn.ch)

Brochure recommandations de l’OSAV:

https://www.bundespublikationen.admin.ch/cshop_mimes_bbl/14/1402EC7524F81EEB9991345F686925B5.pdf

Pour aller plus loin :

Rapport d’experts de l’OSAV « L’alimentation durant les 1000 premiers jours de vie – de la conception au 3e anniversaire » :

https://www.blv.admin.ch/dam/blv/fr/dokumente/das-blv/organisation/kommissionen/eek/ernaehrung-in-den-ersten-1000-lebenstagen/ernaehrung-erste-1000-lebenstage-zusammenfassung-empfehlung.pdf.download.pdf/FR_R%C3%A9sum%C3%A9_synthese_et_recommandations.pdf.

Position paper du European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition (ESPGHAN):

https://www.espghan.org/knowledge-center/publications/Nutrition/2017_Complementary_Feeding

L’ensemble de ces documents présentent plusieurs recommandations :

De la naissance à 6 mois :

  • L’AM exclusif doit être encouragé pendant au moins 4 mois (17 semaines, début du 5e mois) et l'AM exclusif ou prédominant pendant environ 6 mois (26 semaines, début du 7e mois). L’AM est la façon optimale l’aliment le plus adapté pour le nourrisson durant les six premiers mois de sa vie. Un nourrisson en bonne santé n’a besoin que de lait maternel. Quand l’AM n’est pas possible, les préparations pour nourrissons (laits infantiles) constituent une alternative adaptée.
  • Les laits infantiles donnés au nourrissons jusqu’à l’âge de 6 mois devraient être enrichis en fer.
  • Les compétences requises pour qu'un nourrisson puisse accepter et avaler l’AC en purée à la cuillère apparaissent généralement pendant la période de 4 à 6 mois. Le moment adéquat pour l’introduction de l’AC d’un enfant correspond aux changements de ses besoins nutritionnels et à la maturation physiologique rénale, gastro-intestinale and neurologique.
  • L’alimentation du nourrisson allaité ou non doit être complétée pour la vitamine D jusqu’à l’âge de 3 ans et la vitamine K durant le premier mois de vie (naissance, 4ème jour de vie, 4 semaines de vie).

Au plus tôt au début du 5e mois, au plus tard au début du 7e mois :

  • L’AC (solides et liquides, à l'exception du lait maternel ou des préparations pour nourrissons) ne doit pas être introduite avant 4 mois, mais ne doit pas être retardée au-delà de 6 mois. Au plus tard au début du septième mois, l’AC doit être introduite car l’AM ne permet plus de couvrir tous les besoins nutritionnels du nourrisson.

Schéma introduction de l’AC :

https://www.sge-ssn.ch/media/BLV_Ernaehrungsplan_2018_RZ_frz_Screen.pdf

  • Une attention particulière sera portée sur le choix de la qualité des matières grasses en privilégiant les acides gras polyinsaturés dont les précurseurs des omégas 3 (ex : huile de colza), importants pour le développement cérébral.
  • A partir de 6 mois, l’AC doit comporter des aliments riches en fer.
  • À partir du septième mois, de petites quantités de lait entier dilué avec de l’eau ou de yogourt nature peuvent aussi être utilisées pour la préparation d’une bouillie (bouillie lait-céréales, par exemple). Il ne faut pas en utiliser des quantités importantes car ces produits sont très riches en protéines. Le fromage et le fromage frais sont riches en sel: ils ne devraient être introduits qu’après l’âge de 1 an.
  • A partir de 9 mois, la plupart des nourrissons sont capable de se nourrir, de boire dans une tasse en utilisant les deux mains et manger des aliments familiaux avec quelques adaptations (coupés en gros morceaux à manger avec les doigts et mangés à la cuillère, ou comme « amuse-bouche »).
  • La variété dans l’AC doit être encouragée ainsi que des aliments aux saveurs/textures variées. Une exposition précoce répétée à la saveur de certains légumes augmente leur acceptation par l’enfant avec des effets qui persistent jusqu'à 6 ans plus tard. Il est important de noter qu’un bébé peut avoir besoin de goûter un nouvel aliment 8 à 10 fois avant de l'accepter ; il est nécessaire de proposer et de répéter les essais sur plusieurs semaines et mois.
  • L'absence d'introduction d’AC vers l'âge de 9 à 10 mois est associée à un risque accru de difficultés de consommation de groupes d'aliments importants tels que les fruits et légumes.
  • Il est recommandé d'éviter d'ajouter du sel et du sucre (saccharose) dans l’AC jusqu’à l’âge d’un an.

A partir d’une année :

  • L’enfant peut manger de tout. Certains aliments sont à limiter pour éviter les risque d’étouffement tels que les oléagineux qu’on préfère consommer sous forme moulue.
  • Le lait de vache entier peut être introduit à la place des laits infantiles (laits de suite). L’AM peut être lui poursuivi.
  • Bien que l’enfant puisse manger de tout, il est recommandé de consommer avec parcimonie du sel et du sucre (saccharose).
  • Une supplémentation en fer n’est pas nécessaire chez les jeunes enfants européens en bonne santé avec un poids de naissance normal.

 

L’alimentation doit permettre une couverture des besoins nutritionnels en macro- et micronutriments en vue de:

  • Assurer une croissance adaptée
  • Permettre une bonne santé métabolique pour améliorer la santé future
  • Limiter les carences ou excès et les complications associées

Une basse adhésion à l’allaitement maternel exclusif dans le délai préconisé ainsi qu’une AC tardive ou inadéquate peut impacter le développement de l’obésité future.

La monotonie alimentaire peut avoir un impact sur les habitudes alimentaires dans les prochaines années de vie et favoriser le développement de troubles du comportement alimentaires comme la sélectivité alimentaire ainsi que l’obésité infantile.

Une attention doit être portée aux modes de préparation et conservation des purées de légumes « maison » pour éviter le risque de méthémoglobinémie.

Une introduction du sucre de manière trop précoce, notamment dans les biberons avec des boissons sucrées, présente un risque de développer des caries.

  • Fiche test chapitre Nutrition / Alimentation normale
  • Fiche test chapitre Nutrition / Alimentation normale
  • Fiche test chapitre Nutrition / Alimentation normale