Accident vasculaire cérébral ischémique (AVC)

À retenir

Ensemble des manifestations neurologiques aiguës secondaires à un infarctus cérébral attribuable à un déficit de perfusion focale.

Causes et pronostic des AVC ischémiques pédiatriques

La définition de l’AVC ischémique est l’ensemble des manifestations neurologiques aiguës secondaires à un infarctus cérébral attribuable à un déficit de perfusion focale.

L’incidence de l’AVC ischémique pédiatrique en Suisse est de 2.1/100'000 par année 1 (1.6/100'000 selon étude récente) 2. Le CHUV prend en charge 2-5 cas d’AVC ischémique pédiatrique par année.

Le mécanisme le plus fréquent de l’AVC ischémique est une thrombose ou une embolie réalisant l’obstruction d’une artère cérébrale et l’ischémie du parenchyme cérébral du territoire artériel concerné.

Les étiologies de l’AVC pédiatrique diffèrent beaucoup de l’adulte, et on retrouve souvent plusieurs mécanismes et/ou facteurs de risque associés. Au moins un mécanisme ou un facteur de risque est retrouvé chez 83% des enfants présentant un AVC 2-4.

 

Les mécanismes les plus fréquents sont :

  1. Artériopathies cérébrales (> 50% des AVC ischémiques pédiatriques) et dissections artérielles (avec ou sans maladie identifiable sous-jacente)
  2. Maladies cardiaques congénitales
  3. Infections
  4. Coagulopathies et hémopathies
  5. Maladies métaboliques, effets secondaires de médicaments/drogues

En raison de la rareté de l’AVC chez l’enfant, de ses modes de présentations variables et moins typiques (crises épileptiques) et de multiples imitateurs de l’AVC (migraine, parésie de Todd post-critique), on observe souvent un délai important entre le début des symptômes et le diagnostic.

L’évaluation pré-hospitalière et hospitalière des critères de thrombolyse intraveineuse (TIV) et de traitement endovasculaire (TEV) est difficile, ce d’autant plus chez le petit enfant, qui représente un groupe à risque et pour lequel les indications sont les moins évidentes.

Phase hyperaiguë de l’AVC pédiatrique

Signes :

  • Déficit neurologique focal aigu
  • Hémiparésie (avec ou sans dysarthrie/aphasie et parésie faciale)
  • Apparition d’une altération de l’état de conscience ou du comportement aigu, inhabituel, et inexpliqué

Une hémiparésie aigüe avec ou sans dysarthrie/aphasie est un AVC jusqu’à preuve du contraire.

Les manifestations les plus fréquentes de l’AVC pédiatrique sont l’hémiparésie et la dysarthrie/aphasie, mais il faut aussi considérer des manifestations moins typiques comme: état confusionnel, baisse de la vigilance, céphalées, crises d’épilepsie, mouvements anormaux. Les manifestations isolées sont plus fréquentes que chez l’adulte.

 

L’anamnèse rapide vise à établir la dernière preuve de bonne santé, les antécédents médicaux significatifs, et les pistes étiologiques.

Être particulièrement attentif à

  • des céphalées
  • crises convulsives associées
  • infection récente
  • traumatisme

L’examen neurologique rapide avec la réalisation d’un pedNIHSS (« stroke scale » élaboré au National Institute of Health, USA, et adapté à la population pédiatrique) établit les déficits neurologiques (déficit focal, trouble visuel/langagier, trouble de la coordination, confusion, signes d’hypertension intracrânienne, crise convulsive associée à d’autres signes neurologiques) .

Prise en charge de la suspicion d’AVC pédiatrique depuis < 24 heures avant l’admission

Tout déficit neurologique focal aigu, en particulier hémiparésie (avec ou sans dysarthrie/aphasie et parésie faciale), mais aussi l’apparition d’une altération de l’état de conscience ou du comportement aigu, inhabituel, et inexpliqué doit faire suspecter un AVC ischémique.

Les personnes en contact avec une telle situation doivent activer immédiatement le numéro 144.

L’enfant avec suspicion d’AVC doit avoir un transport médicalisé menant vers un centre de compétence cérébro-vasculaire, y compris pour les prises en charge pédiatriques, tel que le CHUV ou les HUG (et non pas à l’HEL).