Diabète insipide néphrogénique
À retenir
Symptômes: Soif accrue (polydipsie) / Soif impérieuse (secondaire à l’hyper osmolarité plasmatique ) / Syndrome polyuropolydipsique.
En faveur de l’organicité s’il persiste la nuit (≠ polydipsies primaires). Souvent bien toléré : pas/peu de perte pondérale / pas de déshydratation
Soif impérieuse : source d’angoisse lorsque l’accès à l’eau est difficile
Définition "polyurie":
- À la naissance: > 150 ml/kg/24 h (> 6 ml/kg/h)
- 0– 2 ans de vie: > 100–110 ml/kg/24 h (>4 ml/kg/h)
- > 2 ans et adulte: > 40–50 ml/kg/24 h (> 2 ml/kg/h)
DI néphrogénique
La vasopressine (ADH) agit sur les récepteurs V2 (V2R) situés sur la membrane basolatérale du canal collecteur du rein. L'activation de ces récepteurs par la vasopressine entraîne l'insertion de canaux aquaporine 2 (AQP2) le long de la membrane cellulaire apicale. Les canaux AQP2 permettent le mouvement de l'eau depuis la lumière du canal collecteur à travers les cellules de revêtement du canal collecteur.
Symptômes
- Soif accrue (polydipsie)
- Soif impérieuse (secondaire à l’hyper osmolarité plasmatique )
- Syndrome polyuropolydipsique:
En faveur de l’organicité s’il persiste la nuit (≠ polydipsies primaires). Souvent bien toléré : pas/peu de perte pondérale / pas de déshydratation
Les nourrissons atteints de diabète insipide peuvent également présenter les symptômes suivants :
- irritabilité
- mauvaise alimentation
- croissance ralentie
- fièvre
Dans certains cas :
- Déshydratation intra-cellulaire
- collapsus si : trouble de la vigilance / troubles de la soif / nourrissons et jeunes enfants
Etiologies
Primaire = congénital
- Lié à l’X (≈90% des cas): mutations du gène du récepteur V2 (AVPR2) en position Xq28. S’exprime chez le garçon dès la période néonatale. La symptomatologie est variable chez la fille.
- AD ou AR (≈10% des cas): mutations du gène de l’aquaporine-2 (AQP2) sur le chromosome 12, localisé en position 12q13
Acquis
- Lésion rénale : nécrose tubulaire aiguë; obstruction postrénale incomplète; néphrite interstitielle chronique, néphronophtise
- Médicamenteuse/toxique (lithium, cisplatine, amphotéricine)
- Métabolique : hypokaliémie, hypercalcémie
- Vasculaire (drépanocytose)
- Autres : grossesse, myélome, sarcoïdose, amyloïdose, syndrome de Sjögren
- Idiopathique
Héréditaire
- Liées au chromosome X : Mutations d'AVPR2
- Autosomique récessif ou dominante : mutations de l'AQP2
Diagnostic différentiel
Polyurie osmotique
- diurèse osmotique (excrétion de solutés > 60 mmol/h)
- si l’urine contient de grandes quantités de substances osmotiques
- endogènes (urée, glucose)
- exogènes (glycérol, mannitol, produits de contraste radiologiques)
- déclenchée par les diurétiques de l’anse
Polydipsie primaire
- début peut être brutal ou progressif
- sans cause organique
- terrain psychologique : névrose, traumatisme psychologique
- syndrome polyuro-polydipsique souvent variable d’un jour à l’autre
Bilan initial :
Bilan initial :
- Sang:
- Na, K, osmolalité, gazométrie
- Urée, créatinine
- Glycémie, HbA1c
- Calcium total + corrigé et/ou ionisé
- Copeptine
- Urines:
- Stix, densité, osmolalité, créatinine, Na, K, Phosphate, protéines, albumine
- Radiologique:
- US rénal
Test de restriction hydrique suivi d’un test à la desmopressine (cf diabète insipide central)
Pouvoir de concentration maximale et test au dDAVP
- - Prématuré 300 +/- 90 mOsm/kg
- < 3 semaines 385 + 50 mOsm/kg
- < 6 semaines 565 + 100 mOsm/kg
- - < 3 mois 750 +/- 300 mOsm/kg
- < 1 an 1000 + 300 mOsm/kg
- - >1 an 1050 + 250 mOsm/kg
Traitement diététique:
- Apports hydriques très importants !! (diurèse 10-12 L/jour chez l’adolescent/adulte)
- Envisager pose d’une PEG pour hydratation diurne/nocturne
- Alimentation avec peu d’apports osmolaires (riche en graisses et carbohydrates, pauvre en protéines)
- Apports limités en Na (<1 mmol/kg/j)
- Protéines sans excès (2 g/kg/j chez les petits, 1 g/kg/j chez les grands)
- Pour le nourrisson, l’allaitement maternel est idéal
Traitement médicamenteux :
- Diurétiques thiazidiques + apport potassique vs diurétique épargneur de potassium
- hydrochlorothiazide
- amiloride
- spironolactone
- diminution de diurèse par une déplétion sodée
- Inhibiteurs de synthèse de prostaglandines (Indométacine) à envisager dès 6 semaines de vie
CAVE ulcères digestifs, perforations
Molécules chaperonnes de l’AVPR2 et de l’ AQP2 en cours de développement
- Normonatrémie et hydratation adéquate
- Croissance normale
- Une surveillance étroite du poids, de l'apport et du débit est nécessaire
- Si la soif est intacte, l'enfant aura besoin d'un accès libre à l'eau
- Ne jamais limiter l'apport liquidien à moins que l'enfant soit dans un cadre médical étroitement surveillé
Deshydratation hypernatriémique
Hydroureter