Toxidermie : éruption cutanée d’origine médicamenteuses

À retenir

Dans la majorité des cas, ces réactions sont bénignes (90%), comme l’exanthème maculo-papuleux, l’urticaire, le prurit, etc.  

Certaines formes sévères peuvent cependant engager le pronostic vital, comme l’anaphylaxie, le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) et les syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell (épidermolyse toxique).

Les effets indésirables médicamenteux cutanés (toxidermie) sont fréquents. Dans la majorité des cas, ces réactions sont bénignes (90%), comme l’exanthème maculo-papuleux, l’urticaire, le prurit, etc. Certaines formes sévères peuvent cependant engager le pronostic vital, comme l’anaphylaxie, le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse (DRESS) et les syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell (épidermolyse toxique). Les signes de gravité d’une toxidermie sont : infiltration des lésions, évolution bulleuse, étendue de l’éruption, fièvre, adénopathies, douleurs importantes (cutanées ou muqueuses), atteinte des muqueuses, signe de Nikolsky (décollement cutané à la pression), purpura ou nécrose. L’arrêt immédiat du médicament incriminé est important en présence de signes de gravité.

Les éruptions cutanées d’origine médicamenteuses sont causées par des mécanismes immunologique (ou rarement non-immunologiques) après exposition à un médicament par voie systémique ou topique.

Certaines classes de médicaments ont été associées à des toxidermies graves, comme les sulfamidés (contenu dans le Bactrim/Nopil), les antiépileptiques (lamotrigine, carbamazépine) et l’allopurinol. La liste est non exhaustive.

Dans le cas de la lamotrigine, l’association avec du valproate est un facteur de risque connu (le valproate inhibe la glucuroconjugaison et favorise la formation de dérivés réactifs)

Suspendre le médicament suspecté

Examen dirigé à la recherche de signes de gravité

En cas de toxidermie grave, une annonce à la Pharmacovigilance doit être faite (en interne au CHUV via le Service de Pharmacologie clinique, en externe via le logiciel de Swissmedic, ElViS (https://www.swissmedic.ch/swissmedic/fr/home/medicaments-a-usage-humain/surveillance-du-marche/pharmacovigilance/elvis.html)

Diagnostic différentiel de l’atteinte cutanée comprenant une réaction d’origine médicamenteuse possible (versus infectieuse)

Reconnaître les signes de gravité

En l’absence de mis en suspens du traitement incriminé, une aggravation de la réaction est possible pouvant parfois conduire au décès